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Le témoignage de Tsa SIONG

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© Johnny Yang

Le témoignage d’un des exploitants agricoles aidé par DOM COM INVEST

Le village d’Apatou a été bâti sur les rives du fleuve Maroni. On y trouve l’exploitation de Monsieur Tsa SIONG, cultivateur à Apatou et premier producteur de ramboutans de Guyane.

 

Tsa SIONG est l’ainé d’une fratrie de 18 enfants. En 1977 et 1979, il arrive en Guyane parmi un millier de Hmong. Ces réfugiés fuyaient le régime communiste du Laos.

 

Ils étaient accusés d’avoir collaboré d’abord avec les colons français puis avec les Américains. Connus pour être des cultivateurs hors pair, le gouvernement français les a envoyés en Guyane dans l’idée de peupler le département et de développer l’agriculture.

 

DOM COM INVEST a accompagné le développement économique de l’exploitation de Tsa SIONG depuis 2012 en participant au financement de ses besoins en investissements.

 

Aujourd’hui, il exploite 50 hectares de culture maraichère à Javouhey, et 55 hectares de ramboutans, citrons, mandarines et pitayas à Apatou, qu’il appelle sa “montagne de ramboutans”. Cet arbre tropical de belle taille et pouvant vivre jusqu’à cent ans. Il se compose de grandes branches au feuillage émeraude. Son fruit est très répandu en Asie. Délicieusement acidulé et sucré, il signifie en indonésien “litchi chevelu”.

Sa production est aujourd’hui importée et distribuée au marché de Rungis (Paris) par la Société BOYER SA, sous la marque PHILIBON.

Interview de Monsieur Tsa SIONG le 27 mars 2024 à Javouhey chez sa sœur, Madame Camille YANG :

Au bout de combien de temps après leur plantation, les arbres de ramboutans commencent-ils à produire ?

Un arbre met entre trois ans et demi et quatre ans à produire des fruits. L’arbre atteint sa maturité à l’âge de huit ans et produit environ 200 à 400 kg de fruits par an.

Quelle est votre volume de production annuelle de ramboutans ?

La production est aléatoire en fonction de plusieurs facteurs, notamment climatiques. En 2023, j’ai produit environ 40 tonnes et cette année ma production devrait représenter environ 25 tonnes compte tenu de la faible pluviométrie enregistrée en Guyane au 1er trimestre 2024. Toutefois, cette tension hydrique devrait permettre une bonne production l’année prochaine.

Quand avez-vous commencé à collaborer avec DOM COM INVEST ?

J’ai bénéficié du savoir-faire et des financements de DOM COM INVEST dès 2012, j’étais parmi les premiers à profiter de cette aide précieuse pour accompagner le développement de mes exploitations. Chaque année, j’ai ainsi pu réaliser de nouveaux travaux et donc mettre en œuvre de nouvelles productions.

Auriez-vous pu atteindre ce résultat sans le bénéfice de cette aide ?

Non, les investissements à réaliser et à financer sont indispensables pour développer mes exploitations. DOM COM INVEST m’a ainsi accompagné chaque année dans la création de dessertes agricoles (pistes agricoles) permettant l’accessibilité à la parcelle et la création de réseaux de canaux de drainage et d’irrigation permettant la maitrise de l’eau qui est essentielle pour toute production agricole et notamment pour mes cultures de ramboutans, citrons, mandarines et pitayas.

Quel est le bilan dressé sur votre partenariat avec DOM COM INVEST ?

Excellent, en arrivant en Guyane en 2011, DOM COM INVEST était la première société à proposer aux agriculteurs de les aider au développement de leur exploitation.

 

En imposant ses règles, elle a permis aux agriculteurs de mieux structurer leur activité, ils tiennent une comptabilité, ont les moyens d’investir dans de nouveaux projets chaque année et ainsi contribuer à l’augmentation de la production agricole locale et exportatrice. Elle nous a ainsi aidé à investir dans le matériel agricole et dans les bâtiments d’exploitation.

 

Vous savez, à l’aube de mes 60 ans, ma retraite d’agriculteur est estimée à seulement 300€ par mois alors que j’ai travaillé très dur toute ma vie et depuis très jeune. Avec l’aide de DOM COM INVEST j’ai ainsi pu me constituer un actif générateur de revenus pour de très longues années pour moi et ma famille, la durée de vie d’un arbre de ramboutans pouvant dépasser 100 ans.

 

Je suis content aujourd’hui car j’ai construit une exploitation rentable que je pourrai transmettre à mes enfants.

 

Je peux donc affirmer aujourd’hui que le partenariat que m’a proposé DOM COM INVEST en 2012 n’est pas une vaine promesse et il m’a permis de m’aider en me donnant les moyens financiers dont j’avais besoin.

Pour finir, que pensez-vous des annonces d’Emmanuel MACRON lors de son passage éclair en Guyane les 24 et 25 mars derniers ?

Emmanuel MACRON veut encourager le développement de l’agriculture locale, afin de réduire la dépendance alimentaire de la Guyane, avec des “objectifs ambitieux” à l’horizon 2030 et jusqu’à 30 000 hectares de surface agricole à valoriser par les agriculteurs. Pour votre information, aujourd’hui c’est 34 000 hectares qui sont exploités par les 6 500 agriculteurs de Guyane, soit 4% de la superficie de la Guyane.

 

Pour atteindre cet objectif du quasi doublement de la surface agricole exploitée en Guyane d’ici 2030, faudrait-il que les parcelles à exploiter soient effectivement cédées ou données à bail à long terme aux exploitants ce qui est loin d’être le cas ces dernières années.

 

Je suis donc très sceptique sur les annonces du Président qui doivent être nécessairement suivies des actes nécessaires pour atteindre les objectifs et à ce stade, elles se limitent à de la communication.

 

Pour justifier mon scepticisme, il faudrait que 5 000 hectares de parcelles soient cédés ou donnés à bail à long terme aux agriculteurs chaque année.

 

Compte tenu des résultats passés, et des moyens affectés aux organismes en charge de la distribution des parcelles, on est très loin d’y arriver.